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L’assurance vie en unités de compte en 2023

En 2023, le marché français de l’assurance vie en unités de compte (UC) représente 62,2 Md€ de cotisations, montant en hausse de +7,5 % sur un an

Particulièrement dynamiques depuis plusieurs années, les cotisations en UC repartent à la hausse en 2023, à 62,2 Md€, soit +7,5 % sur un an. En 10 ans, le montant de cotisations en UC a été multiplié par 3,7. La part des unités de comptes dans l’ensemble des cotisations d’assurance vie s’établit ainsi à 40,6 % en 2023, un plus haut historique. Les prestations versées sur les contrats en UC sont également en forte hausse, à 32,2 Md€ (+36,6 %). La collecte nette en UC s’établit ainsi à +30,0 Md€ en 2023, soit 4,3 Md€ de moins qu’en 2022. En parallèle, les transferts des fonds euros vers les UC sont restés positifs sur l’année 2023, pour un montant de +5,4 Md€. Ils correspondent à des arbitrages nets favorables aux UC (+2,6 Md€), augmentés par les investissements nets en UC issus des transferts liés à la loi Pacte (+2,8 Md€). Au total, les flux nets d’investissements en UC s’élèvent à 40,6 Md€1. Ces flux nets se sont principalement portés sur les fonds obligataires (+30,7 Md€), les actions (+11,6 Md€) et les fonds monétaires (+9,7 Md€). À fin 2023, les provisions mathématiques en UC atteignent 535,1 Md€2, en hausse +14,7 % sur un an. Cette hausse est la résultante de l’ajustement ACAV positif (cf. infra), en lien avec la situation favorable à fin 2023 sur les marchés boursiers et obligataires, amplifiée par la collecte nette positive et les transferts favorables aux UC.

Les placements en représentation des UC contribuent à hauteur de 84 % au financement des entreprises et portent à 79 % sur des actifs de la zone euro

Ce sont 455 Md€ de financement aux entreprises, soit 84 % des placements en UC, qui se décomposent en 299 Md€ en actions, 113 Md€ en obligations et 43 Md€ en immobilier. La part investie en titre de capital ou de dette (76 %) est bien supérieure à celle observée sur l’assurance vie en euros (52 %). La moitié de ces financements productifs est orientée vers les entreprises françaises (227 Md€), principalement en actions (133 Md€) et, dans une moindre mesure, en obligations (60 Md€) et en immobilier (34 Md€).

En 2023, les supports en UC enregistrent une performance globale3 de +7,0 % (après −11,2 % en 2022)

Cette performance positive a été portée par la conjonction d’une bonne année sur les segments actions et fonds à allocations d’actifs +10,9 % et 5,7 % respectivement), ainsi que sur les produits de taux (+5,0 % sur les fonds obligataires et +2,9 % sur le monétaire). En revanche, la performance des UC immobilières a été négative (−7,7 %). Sur les cinq dernières années, la performance annuelle moyenne des fonds nette de frais est de 5,32 %.

Les coûts récurrents des fonds en UC s’établissent à 1,67 % et les frais des contrats en UC à 0,82 %

À iso-périmètre, les frais courants des fonds en UC passent de 1,57 % en 2022 à 1,44 % en 2023. Ce recul de 13 points de base (pb) provient d’un effet prix pour 4 pb et d’un effet de structure pour 9 pb4. A la suite de la mise en place des nouveaux documents d’informations clés (DIC), les coûts récurrents intègrent désormais les coûts de transaction. De ce fait, les coûts récurrents des fonds présents en UC s’établissent ainsi à 1,67 % en 2023, comme la somme des frais courants (1,44 %)5 et des coûts de transaction (0,23 %). En 2023, l’estimation des frais de gestion sur encours des contrats en UC6 est de 0,82 % en moyenne pour l’ensemble du marché. Ces frais sont globalement inchangés par rapport à 2022 (la variation sur un an n’est pas significative compte tenu du mode de calcul7). En termes de répartition, ces frais sont d’au plus 0,79 % pour 25 % des PM en UC et d’au plus 0,88 % pour 75 % des PM.


1 Le différentiel avec la collecte nette et les transferts en affaires directes provient essentiellement des frais prélevés sur les UC de l’assureur, de l’activité des succursales et acceptations et des revenus distribués réinvestis en UC.

2 Le montant des PM en UC (535,1 Md€) est inférieur au montant des placements en UC (541,2 Md€). En effet, outre les ajustements de couverture de fin d’année, les PM (comme tous les autres éléments techniques) ne reflètent que les affaires directes France tandis que les placements sont relatifs au bilan et peuvent inclure également des affaires en acceptations et des affaires à l’étranger via les succursales.

3 Cette performance est brute des frais des contrats en UC et nette des coûts récurrents des fonds (cf. annexe méthodologique).

4 L’effet de structure est indépendant des variations de coûts. Il provient pour l’essentiel de la dynamique du marché en 2023 avec une évolution encore plus dynamique des fonds qui présentent des coûts moins élevés que la moyenne (en l’occurrence les fonds monétaires et obligataires).

5 Avec la mise en place des nouveaux DIC, les « frais courants » sont désormais dénommés « autres coûts récurrents ».

6 Il s’agit des frais de gestion sur encours, prélevés directement sur les PM en UC par les entreprises d’assurance vie.

7 À 0,80 % en 2022 (chiffre révisé), la variation sur l’année de 2 pb est principalement imputable à un mode de calcul simplifié des encours en UC moyens en 2022 et 2023 (compte tenu de la forte volatilité des marchés sur ces deux années, la moyenne prise uniquement entre les débuts et fins de période conduit à minorer artificiellement le taux en 2022 et à le majorer en 2023).

Documents à télécharger

Etude statistique – L’assurance vie en unités de compte en 2023 (PDF)