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Tribune | Apprentissage : ne freinons pas la dynamique !

Dans une tribune cosignée par Florence Lustman (France Assureurs), Maya Atig (Fédération bancaire française) et Laurent Giovachini (Syntec) publiée dans Les Echos le 29 mai 2024, les trois fédérations alertent sur les coupes budgétaires prévues pour l’apprentissage.

La suppression annoncée de l’aide à l’embauche pour les contrats de professionnalisation, ainsi que la réduction des niveaux de financement de la formation des apprentis dans l’enseignement supérieur, pourraient interrompre brusquement la dynamique en cours dans nos secteurs respectifs.

Freiner cette dynamique en recentrant exclusivement le soutien public à l’apprentissage sur les bas niveaux de qualification et les petites entreprises – comme c’était le cas avant la réforme de 2018 – reviendrait à mettre un coup d’arrêt à l’ascenseur social pour les jeunes, mais aussi à l’accélérateur que constitue cette voie de formation pour l’ensemble de l’économie française.

Dans le livre blanc « Apprentissage et reconversion pour relever ensemble le défi des compétences », publié en janvier 2024, les trois organisations formulaient des propositions concrètes :

  • Réguler les niveaux de prise en charge (NPEC) des contrats d’apprentissage par les branches en fonction des besoins des entreprises.
  • Mettre en place une prise en charge pérenne par l’État des frais pédagogiques des apprentis à hauteur de 50 %, quel que soit le niveau de formation.
  • Fixer, en parallèle, un objectif d’économies pérennes qui impliquerait une baisse du niveau moyen annuel des NPEC égal au gain de productivité de l’économie française, en tenant compte de l’inflation, et un plafonnement des niveaux de prise en charge de l’apprentissage à 9 500 euros pouvant être porté à 12 000 euros pour les formations dites « cœur de métier » et ce, quel que soit le niveau de formation.
  • Aménager les pratiques existantes afin de sécuriser le financement des contrats d’alternance. Par exemple, fixer l’entrée en vigueur des nouveaux NPEC au 1er janvier de l’année n+1, ou prendre en compte la durée de la formation plutôt que la durée du contrat pour le financement des opérateurs de compétences (Opco) aux Centres de formation d’apprentis (CFA) / Organismes de formation par apprentissage (OFA). Cette maîtrise des dépenses devra également s’appuyer sur des coûts justes et maîtrisés des CFA au travers, notamment, du mécanisme de la comptabilité analytique qui constitue un indicateur utile, sans sacrifier aux enjeux de qualité, d’innovation et d’investissement nécessaires.
  • Garantir l’adéquation entre les formations et les besoins en emploi et en compétences :
    • en publiant, notamment auprès des jeunes et de leur famille, les taux d’insertion durable à 6 mois dans l’emploi des formations existantes ;
    • en ne renouvelant pas les formations financées sur fonds publics dont le taux d’insertion durable à 12 mois dans l’emploi est inférieur à 50 % au cours des deux dernières promotions.

Lire la tribune sur le site des Echos